lundi 4 janvier 2010

Les écologistes au chevet d’un sombre Djurdjura


Les écologistes au chevet d’un sombre Djurdjura

La montagne du Djurdjura est l’un des symboles naturels de l’identité amazighe des peuples de la région nord-africaine et un référent constant du combat pour le recouvrement de cette quête du soi à travers des siècles d’existence inaliénable. Elle sera peut-être avec la langue amazighe dans ses variantes régionales l’un des ultimes témoignages vivants de cette identité millénaire face aux conséquences des assauts passés et actuels contre ses composants historiques et archéologiques, linguistiques et sociologiques. Le Djurdjura (Jerjer en kabyle) est aussi l’un des écosystèmes essentiels à la survie des constituants de la biodiversité locale. Cependant, les menaces sur son équilibre sont multiples et d’origines diverses. Des menaces à prendre très au sérieux, selon ses défenseurs qui, à chaque occasion de la Journée mondiale de la montagne (11 décembre) ou de tout autre événement en rapport avec la protection de l’environnement, rappellent à la population et aux autorités les dangers qui la guettent tous les jours. Les feux de forêt sont devenus, ces derniers mois, les pires ennemis ravageurs de la faune et de la flore du Djurdjura dont des milliers de cèdres millénaires ont été détruits fin de l’été 2009 par ce procédé criminel sous des prétextes fallacieux. La coupe déréglementée et vorace d’arbres est l’autre risque pour les espèces animales et végétales qui peuplent depuis des siècles le repère éternel des Kabyles.
C’est parce que l’Etat s’occupe peu ou mal justement de ces aires pourtant protégées par des lois et conventions internationales que des bénévoles activant dans des associations ont pris sur eux la responsabilité de défendre ces territoires antiques pleins d’enseignements multiples et de beautés pures et rares même si les moyens matériels et humains dont a besoin une telle mission dépassent même ce que pourraient imaginer ces jeunes animateurs associatifs déguisés en militants écologiques malgré eux. La dernière action en date de ce genre revient à l’association culturelle Tafat (lumière) de Semmache, wilaya de Bouira, qui a lancé fin juillet dernier une opération «Tikjda propre» qui visait à effacer les images hideuses de déchets divers frappant le visiteur ou le touriste sur la RN 33 désirant se rendre à Akouber, une magnifique station de montagne perchée à près de 1 500 mètres d’altitude. Réputée pour ses bienfaits sur la santé et prisée par les riverains et la population en général, le site donnait l’image d’un endroit perdu et abandonné à la merci de passagers indélicats et indisciplinés. Au lieu de commodités aménagées de détente, c’est plutôt les canettes de bière, les sachets en plastique et les bouteilles en verre et en plastique qui salissent l’environnement et rendent désagréable toute visite des lieux autrefois purs et accueillants. L’action qui a duré plusieurs jours a été organisée avec le soutien de la direction du tourisme de la wilaya de Bouira et en collaboration avec l’APC de Lesnam pourrait servir de meilleur exemple aux autres collectivités qui recèlent de tels sites naturels protégés sur leur territoire.
C’est aussi parce que la Kabylie est sale que l’association à but non lucratif «Kabylie propre» basée à Montreuil en France et dirigée par l’animateur de la Radio-Pays (93.1 FM) et journaliste reporter Lamara Hamid vient d’entreprendre une initiative du même acabit.
Elle compte, en effet, dans ce sens organiser au printemps 2010 une «gigantesque» opération de volontariat qui touchera toute la région de Kabylie, regroupant plusieurs wilayas. Début septembre dernier, une émission spéciale de trois heures sur l’écologie en Kabylie a été organisée sur les ondes de Radio-Pays afin de faire prendre conscience à la population des dangers nés des saletés déversées quotidiennement dans les quatre coins de la Kabylie, selon l’auteur de l’idée. «L’opération Kabylie propre est née par la volonté de quelques citoyens désireux de protéger, d’informer et de sensibiliser les Kabyles du danger qu’encourt cette belle région. Dès lors, l’équipe s’est mise au travail en répertoriant plus d’une cinquantaine d’associations écologistes en Kabylie et deux cents communes (APC) qui, malgré le peu de moyens mis à leur disposition, sont prêtes à nous aider dans cette aventure», diront les animateurs de l’association. En France, les réseaux radiophoniques (radios locales de France) ainsi que plusieurs associations berbères se sont engagés à diffuser cette information auprès de notre diaspora. Les membres de l’association ont aussi pris contact avec d’autres associations dans le monde : Canada, Suisse, Belgique, etc., nous déclare à ce sujet Hamid Lamara, initiateur du projet. «La première opération de Kabylie propre est la vente d’un autocollant au prix de 2 euros qui servira de coup de pouce aux associations en Kabylie ; l’opération sera reproduite dans plusieurs manifestations qui se produisent en France et ailleurs et l’autocollant pourrait être commandé directement par le biais de l’e-mail de l’association Kabyliepropre@hotmail.fr», précisera-t-il. «Notre premier objectif est de vendre cent mille autocollants, l’équivalent de 140 000 euros qui seront remis à des associations écologistes en Kabylie», projette-t-il. Seront déduits de la somme globale des ventes les frais de la fabrication de l’autocollant et ceux postaux et administratifs. M. Lamara insiste sur la transparence de l’opération en laissant les livres comptables ouverts à tous les acheteurs. Pour ce faire, plusieurs réunions d’information à travers la France ont été tenues ces dernières semaines et une visite à travers des dizaines de communes de Kabylie pour rencontrer les associations écologistes s’est effectuée durant la deuxième moitié du mois de décembre dernier, allant vers des maires et des enseignants ainsi que d’éventuels sponsors dont le contact se limitait jusque-là aux échanges de propositions par téléphone et sur le Net. La dernière semaine de décembre a été consacrée aux réunions avec l’ensemble des intéressés à
Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira pour décider ensemble de la journée de ramassage collectif des déchets et concrétiser la remise des premiers fonds récoltés à des associations écologistes de Kabylie. Une première réunion a eu lieu le jeudi 24 décembre dernier à 10 heures au siège de l’Association pour la jeunesse innovatrice et l’environnement (AJIE) sis 7, rue colonel Amirouche à Tizi Ouzou en présence d’une dizaine d’associations d’horizons divers et des différentes communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Le surlendemain samedi, c’est au tour de la wilaya de Béjaïa d’accueillir une réunion dans la perspective de l’action de Kabylie propre. «Nous avons seulement tenu une réunion préliminaire à Béjaïa avec le peu d’associations qu’on a pu contacter sur place ; ces dernières ont leurs réseaux et ont manifesté leur enthousiasme à l’idée d’organiser un volontariat au printemps prochain, c’est très encourageant !» dira M. Lamara dont l’association tiendra un autre cycle de rencontres durant les semaines à venir ici en Kabylie et en Europe.

L. S.

L’ACDEJA : la culture locale et la solidarité internationale en interaction







La formation de la jeunesse au centre de ses préoccupations
L’ACDEJA : la culture locale et la solidarité internationale en interaction


L'Association culturelle pour le développement et l’épanouissement de la jeunesse algérienne (ACDEJA), qui vise au «renforcement de l’amitié à travers le monde par des échanges culturels et un code moral basé sur une approche humaniste et pacifiste», a un programme étalé sur plusieurs années pour l’encadrement et la formation des jeunes afin de leur permettre une prise en charge de leur destin et de mieux concevoir leur avenir parce que «dans notre pays la résistance à l’inculture est une preuve supplémentaire d’une jeunesse farouchement déterminée à sortir de l’impasse», écrivent les membres fondateurs de l’association qui font de «que vivent la jeunesse, l’amitié, et la solidarité» leur credo.Des expositions, des chantiers culturels, des séminaires, des conférences des rencontres débats sur les fléaux sociaux, des sorties à travers l’Europe (France, Portugal, Espagne, Italie Tunisie…) sont parmi les actions que choisit l’ACDEJA pour faire aboutir ses projets, selon Mohand Tadjadit, responsable de l’association.Aussi, l’ACDEJA dispose d’un Centre d’apprentissage interculturel des associations, situé au cœur de la ville de Aïn El Hamam (ex-Michelet, à 70 kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou). Le centre, qui propose plein d’informations sur la jeunesse, est doté de moyens multimédias.Il a pour mission l’accueil et la formation des jeunes dans différents domaines comme l’enseignement, les métiers, l’emploi, la vie pratique, les vacances, les loisirs, etc. Il aide aussi à la réalisation de curriculum vitae, de lettres, de projets individuels et collectifs (formation en théâtre et en secourisme par exemple)... et organise des ateliers de formation et d’information collectifs, des débats entre jeunes et professionnels sur des sujets comme les échanges internationaux, la santé, l’environnement, la prévention routière et les droits de l’homme. Le centre participe d’autre part aux journées nationales et internationales de fêtes et aux journées commémoratives, organise des forums et met à la disposition des adhérents une documentation variée : des livres, des journaux, des documents divers à consulter sur place et donne accès aux technologies de communication et d’information les plus modernes, selon Mohand Tadjadit.